Ricardo Viñes, Un pèlerin de l’Absolu

unknownUn pianiste hors pair, un livre magnifique, une histoire : celle du piano d’un tournant de siècle. Une lecture si enrichissante que vous aurez l’impression d’avoir lu plusieurs livres en un seul :

Ricardo Viñes, Un pèlerin de l’Absolu par Mildred Clary avec l’aimable collaboration de Nina Gubisch-Viñes, édition Musicales Actes Sud. 

 

Un cadeau à vous faire à vous-même ? Si vous êtes un amoureux du piano, si vous aimez la musique impressionniste française, vous devez connaître déjà ce magnifique pianiste. Mais ce livre est un vrai trésor, plein de détails et de témoignages sur la vie musicale d’il y a un siècle, période si riche pour le répertoire pianistique.

Il ne suffit pas d’observer les nuances, il faut les insinuer. Il ne faut pas vouloir un forte ou un piano, il faut le re-méditer. Elargissez vos courbes, aérez votre interprétation, faites reculer l’horizon, que l’on comprenne que vous venez de loin, et que vous allez plus loin encore. R. Viñes

A propos des exercices et des études durant des heures : Tiens, regarde, c’est comme la nourriture en conserve, tout a le même goût !  

Extrait du livre : Viñes soutenait l’idée que tout venait de notre cerveau, et que la technique pianistique n’avait pas pour finalité de jouer seulement juste, vite et fort…

L’espagnol Ricardo Viñes naît en 1875 (à Lleida, Catalogne) et meurt 1943. Il défendra farouchement toute sa vie les compositeurs de son temps et en créant beaucoup de leurs chefs d’œuvre pour piano. Il fut l’ami de tous : Granados, De Falla, Ravel, Debussy (sur son lit de mort Debussy demanda à son cher ami Vines de lui jouer une dernière fois ses Etudes), Déodat de Séverac mais également Léon Bloy, Léon-Paul Fargue, Odilon Redon, etc…

« Un Greco qui eût été gai » ; « Parmi ceux qui l’ont connu, qui pourrait résister à l’image d’un Viñes volubile, emballé, sautant littéralement sur ses amis, les empoignant avec force par un bouton de leur veste, par un bout de leur sensibilité, dans sa hâte de leur faire partager son amour des êtres, des choses, ses effusions ravissantes, ses engouements toujours sûrs et motivé. » dira de lui le poète Léon-Paul Fargue.

« Je le vois encore avec sa figure osseuse, sa moustache noire relevée aux extrémités, son front découvert, ses yeux clairs et rieurs, sa parole rapide, ses accès de gaieté qui faisaient de lui, pour nous tous, un délicieux camarade. Je le vois chez lui dans son studio, garni de livres de toutes sortes qui attestaient la vaste culture de son esprit toujours en éveil… » écrit son ami le critique Gustave Samazeuilh.

D’une curiosité infatigable, toujours soucieux de ne rien manquer, Viñes tiendra scrupuleusement un journal dès son arrivée à Paris à ses 12 ans (1887) et jusqu’en 1914. Grâce à ce mémento de faits matériels on peut le suivre à la trace et avoir certaines informations sur la vie musicale qui n’existent nul part ailleurs. Parfois on y lit des jugements sévères envers ses contemporains qui y naissent essentiellement d’une grande honnêteté et d’une exigence absolue envers le texte.

Amoureux de la littérature, de la peinture, il nourrira son être et la musique de l’Art qu’il va chercher sans trêve partout autour de lui.

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De moi, déclare-t-il pour un journal madrilène, on a dit que j’étais spécialiste de musique française. D’autres fois de musique russe…Ce n’est pas si sûr. Ce que moi j’aurais préféré interpréter, ce sont les romantiques : Schumann, Mendelssohn, Chopin…et Schubert. Mais je ne peux pas me consacrer à eux, ma vie a pris une direction plus vive et agitée…Et j’ai un esprit actif et vibrant qui a besoin de diffuser, d’animer, de propager et de lutter pour le neuf…J’ai voulu apprendre successivement le chinois, l’arabe, le russe : j’ai été amoureux de tout ce qu’il y a d’original, d’exotique…Impossible de me réfugier calmement nulle part.  

Bonne lecture !

« Poissons d’or » de Debussy était l’une des pièces que Viñes jouait le plus souvent chez lui.

 

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