“Je questionne les livres et ils me répondent. Et ils parlent et chantent pour moi. Certains font surgir le rire sur mes lèvres ou me réconfortent le cœur. D’autres m’apprennent à me connaître. “ Francesco Petrarca.
Comme d’habitude, les livres sont une source d’inspiration. Si vous n’avez encore rien lu de Catherine David, romancière – essayiste – critique littéraire – mais pianiste également, c’est le moment!
“Nous sommes en général assez peu conscients de ce qui nous a été transmis, si bien que nous continuons à chercher, sous différents visages, ce que nous avons déjà reçu depuis longtemps. Nous nous prenons pour des électrons libres, des éclaireurs, des novateurs lestés d’une expérience unique, nous croyons ouvrir une voie originale. Or, nous avons l’impression, parfois grisante, de découvrir ce qu’en fait nous reconnaissons.”
Ce qui me plaît dans le livre de Catherine David est le “parfum” du vécu au clavier. La pianiste-écrivaine, à travers ses souvenirs, nous décrit ses impressions et observations sur tout: le répertoire, la mémoire, le solfège, le découragement, le son, la culpabilité, le trac, le toucher, le public, les fausses notes, etc…Mais un essai qui parle également beaucoup aussi de la joie de jouer, de la place de la musique dans la vie, de la beauté de l’instrument, de l’enrichissement et la croissance personnelle à travers la pratique de la musique. Avec un style gracieux et bienveillant elle “désosse” morceau après morceau tous les doutes, les impressions, les peurs des musiciens dilettantes devant le clavier.
“-Surtout ne te déprécie pas, ne te lamente pas sur tes insuffisances. À chacun son niveau, ses plaisirs, ses lacunes. Au piano, c’est toujours la première fois. Cette sonate, mille fois travaillée, t’apparaît comme un sentier impraticable, plein de ronces et de gravats? Imagine sa forme parfaite, examine chaque mesure à la loupe, rectifie les erreurs, et surtout les imprécisions, qui sont pires que les fautes, car elles tendent à persister indéfiniment. Grandis en rigueur et en liberté, un jour tu la joueras sans hésiter. Tu ressentiras une joie sans mélange, à la mesure de tes efforts. Puis ce mini-triomphe te paraîtra dérisoire, tu l’oublieras en découvrant de nouveaux passages rebelles…”
“Ce que raconte la musique ne peut se raconter que de cette façon-là, en musique, et ne peut être traduit en paroles que de façon grossière et approximative. Ce que “dit” une mélodie de Schumann ou de Fauré au pianiste qui l’explore ne se trouve dans aucun livre sur Schumann ou Fauré, aucun traité de musicologie. Non que cela soit ineffable ou indicible, c’est autre chose, voilà tout. Autre chose d’infiniment précis. La musique s’occupe de l’émotion, de l’attente, de la nuance de l’harmonie, du rythme, du mouvement, du silence, de la lumière, de tout ce qui ne se laisse pas appréhender par les mots.”
Vous êtes plus curieux de lire Madame David maintenant?
Voici encore un autre livre pour les gourmands:
Vous avez encore d’autres idées de lecture dans mon blog, comme par exemple celle-ci.
Bonne lecture et bonne musique!