Voilà un roman où le personnage principal est l’un des plus beaux et fascinants morceaux écrits pour le piano : la Quatrième Ballade de Frédéric Chopin.
A mi-chemin entre roman policier et roman d’aventures sophistiqué, le livre (inspiré peut-être, à certains égards, de la vie du pianiste Arturo Benedetti Michelangeli) à été écrit par un critique littéraire, poète et écrivain né en 1961 à Alessandria (Italie). Il a publié entre autres: Chiedimi chi erano i Beatles. Lettera a mio figlio sull’amore per la musica , édition Mondadori (Demande-moi qui étaient les Beatles. Lettre à mon fils sur l’amour de la musique) ainsi que Se una mattina d’estate un bambino, Lettera a mio figlio sull’amore per i libri édition Frassinelli (Si un matin d’été, un enfant. Lettre à mon fils sur l’amour pour les livres).
Traversé par une passion pour la musique et pour Chopin, le roman -qui se situe en 1978 à Paris- raconte les souvenirs d’un excentrique pianiste célèbre qui s’est retiré de la vie publique.
Un mystérieux réfugié russe le contacte pour lui faire voir le manuscrit d’une version inconnue de la quatrième Ballade de Chopin, morceau qui le hante depuis de nombreuses années. Pour vérifier l’authenticité de ces pages, le narrateur va mener l’enquête de Paris jusqu’en Amérique Latine, en passant par Berlin et la Russie. Mais ce qu’il va découvrir est fascinant de coïncidences entre sa propre vie, son histoire avec une jeune femme du nom de Solange et Chopin qui aurait dédié cette version de la Ballade à Solange Dudevant, fille de Georges Sand (alors que la version connue de tous est dédiée à Mme Nathanael de Rothschild).
L’architecture du morceau est la trame-même de la vie du narrateur, le sens caché de sa vie, dans laquelle la personnalité exceptionnelle et le génie de Chopin guident notre pianiste.
Fréquemment mentionnés dans le roman, Cortot et Rubinstein habitent ces pages, pour notre plus grand plaisir. L’auteur Roberto Cotroneo est manifestement très documenté ; il s’appuie sur une grande culture philosophico-musicale et parsème chaque page d’informations précieuses.
Un roman de parallélismes donc, un aller-retour entre XIXe et XXe siècles, un roman sur le mystère de la vie. D’un bout à l’autre c’est la musique elle-même qui transpire des pages et engage le lecteur, fût-il profane, dans l’univers miraculeux, mystérieux et enivrant de la musique et du piano en particulier.
J’aimerais pouvoir repousser les pensées qui empoisonnent ma joie, et pourtant je prends un certain plaisir à m’offrir à elles.
Chopin
La simplicité est la réussite absolue. Après avoir joué une grande quantité de notes, toujours plus de notes, c’est la simplicité qui émerge comme une récompense venant couronner l’art.
Chopin
Bonne lecture !